Assurance Prévoyance Pharmacien : Complétez votre régime obligatoire pour renforcer votre protection

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Lorsqu’un pharmacien libéral ouvre son officine ou s’installe comme biologiste, il bascule immédiatement dans le monde du travail non salarié (TNS), avec tout ce que cela implique : autonomie financière, gestion d’équipe, investissements matériels, mais aussi une protection sociale nettement moins enveloppante que celle des salariés. La Caisse d’Assurance Vieillesse des Pharmaciens (CAVP) offre certes un socle de couverture, mais ses plafonds restent très en deçà des besoins réels en cas d’accident, de maladie prolongée ou de décès. Entre le versement de quelques milliers d’euros de capital décès et l’absence totale d’indemnités journalières pendant 90 jours d’arrêt, beaucoup de professionnels mesurent trop tard l’ampleur du trou de protection. Or, un pharmacien gagne en moyenne 10 000 euros bruts par mois : toute interruption d’activité non compensée met rapidement en péril l’équilibre financier du foyer, le remboursement d’un emprunt professionnel ou le maintien d’un niveau de vie stable pour les enfants. Compléter ce régime obligatoire par une prévoyance personnalisée devient alors une nécessité stratégique, au même titre que l’assurance Responsabilité Civile professionnelle ou la mutuelle santé. Des acteurs comme MACSF, AG2R La Mondiale, La Médicale, MGEN, MMA, Malakoff Humanis, Harmonie Mutuelle, MNPAF, Avenir Santé Mutuelle ou SMEREP proposent des contrats modulables, capables de couvrir arrêt de travail, invalidité, décès, frais professionnels, rente éducation et rente de conjoint. Mais encore faut-il savoir ce que la CAVP verse réellement, identifier les zones d’ombre et choisir les garanties complémentaires qui collent vraiment à la situation de chacun.

En bref :
• La CAVP verse des indemnités journalières (IJ) entre 25,81 € et 193,56 € par jour, uniquement pendant 90 jours, puis plus rien jusqu’au 1 095e jour
• Le capital décès obligatoire s’élève à 25 057,50 € en 2025, insuffisant pour une famille avec crédit immobilier et enfants en bas âge
• Une rémunération moyenne de 10 000 € bruts mensuels rend la perte de revenus très brutale sans complément privé
• Les contrats de prévoyance TNS permettent de couvrir jusqu’à 1 000 € par jour d’indemnités journalières, 30 000 € de rente d’invalidité mensuelle et plusieurs millions d’euros de capital décès
• Les frais fixes professionnels (loyer, salaires, charges) continuent de courir même en cas d’arrêt : une garantie spécifique peut verser jusqu’à 600 € par jour
• La protection juridique est souvent optionnelle ailleurs, mais incluse dans certains contrats comme ceux de MetLife
• Le coût moyen d’une prévoyance minimale démarre autour de 26 € par mois, mais grimpe selon le niveau de garanties et l’âge

Ce que la CAVP verse vraiment en cas d’arrêt de travail

Dès le quatrième jour d’incapacité consécutive à une hospitalisation, un accident ou une maladie, la CNAVPL (qui gère la prévoyance des professions libérales dont les pharmaciens) calcule une indemnité journalière à partir du revenu annuel. La formule est simple : 1/730e du revenu, avec un plancher de 25,81 € et un plafond de 193,56 € par jour en 2025. Concrètement, un pharmacien qui déclare 120 000 € de revenus annuels perçoit environ 164 € par jour. Sur un mois de 30 jours, cela représente environ 4 920 €, soit la moitié de sa rémunération habituelle.

Mais le véritable piège réside dans la durée. Ces indemnités cessent au bout de 90 jours. Ensuite, le pharmacien ne touche plus rien jusqu’au 1 095e jour, sauf s’il bascule dans le régime invalidité. Cette période creuse peut donc durer près de trois ans sans aucun versement, alors que les charges professionnelles continuent. Loyer du local, salaires des préparateurs, abonnements logiciels, assurances : tout reste à payer. Sans couverture complémentaire, la trésorerie de l’officine s’effondre en quelques mois.

Les contrats privés proposés par MACSF, AG2R La Mondiale ou La Médicale comblent cette lacune en garantissant des indemnités journalières jusqu’à 70 ans, avec des montants modulables selon les besoins. Certains professionnels choisissent une franchise courte (3 à 7 jours) pour être indemnisés dès les premiers jours, d’autres préfèrent une franchise de 30 ou 90 jours pour réduire la prime et se concentrer sur les arrêts longs. La flexibilité est totale, et les sommes peuvent atteindre 1 000 € par jour, suffisant pour maintenir 100 % des revenus nets.

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Le trou noir des 90 jours sans indemnités

Nombreux sont les pharmaciens qui découvrent cette zone grise après un accident ou une opération chirurgicale. Imaginons un biologiste hospitalisé pour une hernie discale : opération, rééducation, reprise progressive. Quatre mois plus tard, il est de retour, mais pendant ce temps, la CAVP a cessé de verser quoi que ce soit après les trois premiers mois. Il a donc dû puiser dans son épargne personnelle, reporter des investissements ou même emprunter pour couvrir les charges courantes de son laboratoire.

Cette interruption brutale du soutien financier justifie à elle seule la souscription d’une prévoyance complémentaire. Des acteurs comme MGEN ou MMA proposent des formules qui prennent le relais dès le premier jour de carence, ou après une franchise choisie, et maintiennent le versement aussi longtemps que dure l’incapacité, jusqu’à la retraite si nécessaire. Certains contrats incluent même une indemnisation progressive lors de la reprise à temps partiel thérapeutique, pour éviter que le retour au travail ne pénalise financièrement le professionnel.

Régime Indemnités journalières Durée maximale Franchise
CAVP (obligatoire) 25,81 € à 193,56 € / jour 90 jours 4 jours
Prévoyance complémentaire Jusqu’à 1 000 € / jour Jusqu’à 70 ans 0 à 90 jours (au choix)

Invalidité et décès : des montants qui ne couvrent pas grand-chose

La CAVP verse une pension d’invalidité de 16 705 € par an si le pharmacien se retrouve dans l’incapacité permanente d’exercer (taux d’invalidité supérieur ou égal à 66 %). Cette somme est versée jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite. Si le pharmacien a des enfants à charge, chaque enfant perçoit également 16 705 € par an, jusqu’à 21 ans ou 25 ans en cas de poursuite d’études. Le conjoint reçoit quant à lui 8 352,50 € par an, versés jusqu’au décès du pharmacien.

Mais rapportons ces chiffres à la réalité : 16 705 € par an, c’est environ 1 392 € par mois. Pour un pharmacien qui gagnait 10 000 € bruts mensuels, la perte de revenus est colossale. Impossible de rembourser un crédit immobilier, de financer les études supérieures des enfants ou de maintenir un train de vie normal avec une telle allocation. Le conjoint, qui touche moins de 700 € par mois, ne peut compenser qu’à la marge.

En cas de décès, le capital versé par la CAVP s’élève à 25 057,50 € en 2025. Le conjoint survivant reçoit par ailleurs une rente annuelle de 16 705 € jusqu’à ses 60 ans, et les enfants orphelins touchent la même somme jusqu’à 21 ans (ou 25 ans s’ils poursuivent des études). Ces montants paraissent dérisoires face aux dépenses courantes d’une famille : frais de scolarité, loyer ou crédit, alimentation, transports. Une famille avec trois enfants scolarisés et un crédit de 1 500 € par mois se retrouve très vite en difficulté.

Les contrats complémentaires proposés par Malakoff Humanis, Harmonie Mutuelle ou MNPAF permettent de multiplier par vingt, voire par cent, ces montants. Certains contrats offrent jusqu’à 50 millions d’euros de capital décès, versé en une fois ou sous forme de rente viagère. La rente d’invalidité peut atteindre 30 000 € par mois, de quoi maintenir un niveau de vie correct et financer une reconversion professionnelle si nécessaire. La rente éducation grimpe jusqu’à 2 000 € par mois et par enfant, versée jusqu’à 26 ans même si l’enfant ne poursuit pas d’études, et la rente de conjoint peut atteindre 5 000 € mensuels.

Reconversion professionnelle et capital invalidité

Un pharmacien qui perd l’usage partiel ou total de ses mains, de sa vue ou de sa mobilité ne peut plus exercer dans les mêmes conditions. Certains contrats incluent un capital invalidité, distinct de la rente mensuelle, spécialement conçu pour financer une reconversion ou l’aménagement du domicile. Ce capital peut servir à ouvrir une activité de conseil, à acquérir du matériel adapté, à suivre une formation ou à transformer le logement en fonction du handicap. Avenir Santé Mutuelle et SMEREP intègrent souvent cette option dans leurs formules haut de gamme, avec des montants qui dépassent parfois 200 000 €.

Cette souplesse fait toute la différence : plutôt que de sombrer dans une dépendance financière totale, le pharmacien garde une marge de manœuvre pour rebondir. Il peut par exemple se spécialiser dans la formation des jeunes pharmaciens, ouvrir une activité de consulting en gestion d’officine, ou encore investir dans une parapharmacie en ligne. Le capital invalidité devient alors un véritable tremplin vers une nouvelle vie professionnelle.

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Les frais professionnels continuent, eux, de courir

Un aspect souvent sous-estimé lors de la souscription d’une prévoyance pharmacien concerne les frais fixes. Que le titulaire soit présent ou non, le loyer de l’officine doit être payé, les salaires des préparateurs versés, les cotisations sociales honorées, les abonnements aux logiciels de gestion renouvelés. Une officine de taille moyenne supporte entre 5 000 et 10 000 € de charges fixes mensuelles. En cas d’arrêt prolongé, ces montants s’accumulent et peuvent conduire à la fermeture de l’établissement si aucune solution de financement n’est trouvée.

Certains contrats proposent une garantie spécifique « frais professionnels », qui verse jusqu’à 600 € par jour pour couvrir ces dépenses incompressibles. Cette option, rarement mise en avant lors de la signature, s’avère pourtant indispensable pour les pharmaciens titulaires d’une officine ou d’un laboratoire. Elle permet de maintenir l’activité à flot en finançant un remplaçant, en payant les charges courantes et en évitant l’accumulation de dettes qui grèveraient la reprise d’activité.

Il est utile de comparer cette garantie avec d’autres formes de protection, comme la mutuelle entreprise obligatoire pour PME, qui ne couvre pas les frais fixes mais uniquement les dépenses de santé des salariés. La prévoyance TNS, elle, cible directement le chef d’entreprise et sa capacité à maintenir son outil de travail en état de marche. Pour en savoir plus sur les mécanismes de la prévoyance TNS, consultez cette page détaillée sur les offres et garanties pour indépendants.

Financer un remplaçant pendant l’absence

Trouver un pharmacien remplaçant qualifié coûte cher : entre 300 et 500 € par jour selon les régions et la période. Sur trois mois d’arrêt, la facture peut atteindre 45 000 €. Sans garantie frais professionnels, cette somme sort directement de la trésorerie de l’officine, déjà affaiblie par l’absence de revenus du titulaire. Avec une couverture adaptée, le contrat de prévoyance prend en charge une partie ou la totalité de ces honoraires, permettant à l’activité de continuer normalement.

Certains contrats vont plus loin en prenant également en charge les frais de gestion administrative : expert-comptable, avocat, conseiller en gestion. Ces services deviennent précieux lorsque le pharmacien doit gérer une procédure complexe (déclaration d’invalidité, mise en place d’une tutelle, litige avec un assureur). La garantie assistance et protection juridique, incluse dans certains contrats comme ceux de MetLife ou MACSF, offre un accompagnement téléphonique, la prise en charge des frais de justice jusqu’à un certain plafond et l’intervention d’experts en cas de contentieux.

Type de frais Montant mensuel moyen Prise en charge CAVP Prise en charge prévoyance complémentaire
Loyer officine 3 000 € 0 € Jusqu’à 18 000 € / mois
Salaires préparateurs 4 000 € 0 € Jusqu’à 18 000 € / mois
Charges sociales 1 500 € 0 € Jusqu’à 18 000 € / mois
Remplaçant (90 jours) 13 500 € 0 € Jusqu’à 18 000 € / mois

Rente éducation et rente de conjoint : protéger la famille sur le long terme

Le décès prématuré d’un pharmacien laisse souvent un conjoint et des enfants dans une situation financière précaire. La CAVP verse une rente annuelle de 16 705 € au conjoint survivant jusqu’à ses 60 ans, et la même somme à chaque enfant orphelin jusqu’à 21 ans (ou 25 ans en cas de poursuite d’études). Mais ces montants ne permettent pas de maintenir le niveau de vie de la famille, surtout si celle-ci comptait sur un revenu principal de 10 000 € bruts par mois.

Les contrats de prévoyance complémentaire offrent des rentes éducation majorées de 25 % à partir de 12 ans, puis de 50 % à partir de 18 ans. Ces majorations tiennent compte de l’augmentation des dépenses liées à l’adolescence et aux études supérieures : équipement informatique, logement étudiant, frais de scolarité, transport. Certaines formules versent jusqu’à 2 000 € par mois et par enfant, jusqu’à 26 ans, même si l’enfant ne poursuit pas d’études. Cette garantie sécurise le parcours de vie des enfants, leur permettant de se former, de voyager ou de se lancer dans l’entrepreneuriat sans la pression financière du deuil.

La rente de conjoint, quant à elle, peut être viagère et atteindre 5 000 € par mois. En cas de décès simultané ou ultérieur du conjoint, 40 % de cette rente est reversée aux enfants à charge sous forme de rente d’orphelin. Cette cascade de garanties assure une protection à plusieurs niveaux, évitant que la famille ne bascule dans la précarité. Pour mieux comprendre qui touche la prévoyance en cas de décès, consultez cet article complet sur les bénéficiaires.

Garantie maladie ou accident grave des enfants

Certains contrats de prévoyance incluent une garantie « maladie ou accident grave des enfants », qui verse un capital ou une rente temporaire si l’un des enfants à charge (de moins de 20 ans) est victime d’une pathologie lourde nécessitant des soins coûteux ou un accompagnement spécifique. Cette garantie peu connue peut faire la différence en cas de cancer pédiatrique, de handicap moteur ou de maladie orpheline. Elle permet au parent de réduire son activité professionnelle sans perdre l’intégralité de ses revenus, de financer des soins non remboursés ou de recourir à une garde spécialisée.

AG2R La Mondiale et La Médicale proposent souvent cette option en complément de la rente éducation, avec des montants pouvant atteindre 50 000 € de capital et jusqu’à 1 000 € de rente mensuelle. C’est une protection qui dépasse le cadre strict du décès ou de l’invalidité du pharmacien : elle protège toute la cellule familiale contre les aléas de la vie.

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Comparer les offres et éviter les pièges des contrats bon marché

Face à la multitude d’offres proposées par MACSF, MMA, Malakoff Humanis, Harmonie Mutuelle, MNPAF, Avenir Santé Mutuelle ou SMEREP, il est tentant de se tourner vers le contrat le moins cher. Mais un tarif attractif cache souvent des plafonds de garanties très limités, des délais de carence prolongés (jusqu’à 12 mois pour certaines pathologies), des exclusions nombreuses (maladies préexistantes, sports à risque, professions dangereuses) ou des franchises élevées qui retardent le versement des indemnités.

Un contrat à 26 € par mois peut paraître séduisant, mais s’il plafonne les indemnités journalières à 50 € par jour et impose une franchise de 90 jours, il ne servira quasiment à rien en cas d’arrêt prolongé. À l’inverse, un contrat à 150 € par mois avec 1 000 € d’indemnités journalières dès le premier jour, une rente d’invalidité de 20 000 € mensuels et un capital décès de 2 millions d’euros offre une protection sans commune mesure. L’écart de prix se justifie par l’étendue et la qualité des garanties.

Il est recommandé d’utiliser un comparateur de mutuelle pour affiner sa recherche, comme expliqué dans cet article sur l’utilisation et les avantages des comparateurs. Certains comparateurs permettent de filtrer les contrats par métier (pharmacien), par type de garanties (arrêt de travail, invalidité, décès) et par montants souhaités. Cela facilite grandement la lecture des tableaux de garanties, souvent obscurs pour les non-initiés.

Attention aux exclusions et aux délais de carence

Beaucoup de contrats excluent les affections dorsales, les troubles psychologiques ou les maladies cardio-vasculaires pendant les premiers mois, voire les premières années. Un pharmacien qui souscrit une prévoyance à 50 ans et qui fait un AVC à 51 ans peut se voir refuser toute indemnisation si le délai de carence n’est pas écoulé ou si l’assureur invoque une pathologie préexistante. Il est donc impératif de lire attentivement les conditions générales, de déclarer honnêtement son état de santé lors de la souscription et de poser des questions précises à l’assureur sur les exclusions.

Certains contrats proposent une option « rachat des exclusions », qui permet de couvrir immédiatement toutes les pathologies, moyennant une surprime. Cette option coûte généralement entre 10 et 30 % de prime supplémentaire, mais elle supprime tout risque de mauvaise surprise en cas de sinistre. Pour les pharmaciens qui ont des antécédents médicaux ou qui exercent une activité physique intense (randonnée, plongée, sports de montagne), cette option peut s’avérer indispensable.

Critère Contrat bas de gamme Contrat haut de gamme
Indemnités journalières 50 € / jour 1 000 € / jour
Franchise 90 jours 0 à 30 jours
Rente d’invalidité 1 500 € / mois 30 000 € / mois
Capital décès 50 000 € 50 000 000 €
Délai de carence 12 mois 0 à 3 mois
Prix mensuel 26 € 150 à 300 €

Les autres assurances obligatoires ou fortement recommandées pour les pharmaciens

Outre la prévoyance, un pharmacien TNS doit obligatoirement souscrire une assurance Responsabilité Civile professionnelle (RCP). Cette assurance couvre les dommages causés à des tiers dans le cadre de l’exercice professionnel : erreur de délivrance d’un médicament, mauvaise préparation d’une formule magistrale, chute d’un client dans l’officine, conseil inadapté ayant entraîné un accident. La RCP est généralement incluse dans un contrat d’assurance multirisque pharmacie, qui couvre également les locaux (murs, équipements, stocks) contre le vol, l’incendie, les dégâts des eaux, le vandalisme, les catastrophes naturelles ou les dommages électriques.

Si le pharmacien loue son local, le bailleur exigera systématiquement la souscription d’une assurance des murs et du contenu. Cette obligation contractuelle ne laisse aucune marge de manœuvre. En revanche, l’assurance multirisque reste facultative si le pharmacien est propriétaire, mais elle demeure vivement conseillée pour protéger un patrimoine professionnel qui peut représenter plusieurs centaines de milliers d’euros.

Le pharmacien employeur doit également proposer une mutuelle santé à ses salariés, apprentis et stagiaires. Cette obligation, issue de la loi de sécurisation de l’emploi de 2013, impose une prise en charge minimale de 50 % de la cotisation par l’employeur. En revanche, le pharmacien lui-même n’est pas tenu de souscrire une mutuelle santé pour son compte personnel. Pourtant, compte tenu de son exposition quotidienne aux agents pathogènes (virus, bactéries, patients contagieux), il est fortement recommandé de se protéger. Pour en savoir plus sur les différences entre prévoyance et mutuelle santé, consultez cet article détaillé.

Enfin, si le pharmacien utilise un véhicule dans le cadre de son activité (livraison de médicaments à domicile, déplacements entre plusieurs points de vente), il doit obligatoirement souscrire une assurance automobile professionnelle. Cette assurance diffère de l’assurance auto personnelle par ses garanties spécifiques : transport de marchandises, usage professionnel du véhicule, couverture des tiers en cas d’accident.

Protection juridique : un plus souvent négligé

Les litiges professionnels sont plus fréquents qu’on ne le pense : patient insatisfait qui dépose une plainte à l’Ordre, fournisseur qui conteste une facture, salarié qui saisit les prud’hommes, administration fiscale qui réclame un redressement. Dans tous ces cas, le pharmacien doit se défendre, souvent avec l’aide d’un avocat spécialisé. Les frais de justice peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros, voire plusieurs dizaines de milliers en cas de procédure complexe.

La garantie assistance et protection juridique, incluse dans certains contrats de prévoyance comme ceux de MetLife, prend en charge ces frais jusqu’à un plafond annuel (souvent 15 000 à 30 000 €). Elle offre également un service de conseil téléphonique, l’intervention d’experts et la gestion amiable des conflits avant toute procédure judiciaire. Cette garantie couvre aussi bien les litiges professionnels que personnels (divorce, succession, conflit de voisinage), ce qui en fait un véritable couteau suisse juridique.

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Optimiser sa fiscalité grâce à la loi Madelin

Les cotisations versées au titre d’un contrat de prévoyance TNS sont déductibles du revenu imposable dans le cadre de la loi Madelin, sous réserve de respecter certains plafonds. Cette déduction permet de réduire significativement l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales, ce qui revient à financer une partie de la prévoyance avec l’argent que l’on aurait sinon versé au fisc.

Le plafond de déduction pour les contrats de prévoyance complémentaire s’élève à 3,75 % du bénéfice imposable, majoré de 7 % du PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale), dans la limite de 3 % de huit fois le PASS. En 2025, le PASS s’établit à 46 368 €, ce qui donne un plafond maximal de déduction d’environ 20 000 € pour un pharmacien au bénéfice élevé. Pour un pharmacien qui gagne 120 000 € par an et se situe dans la tranche d’imposition à 41 %, la déduction de 10 000 € de cotisations prévoyance lui fait économiser environ 4 100 € d’impôt sur le revenu, plus environ 2 000 € de cotisations sociales.

Cet avantage fiscal transforme la prévoyance en un investissement doublement rentable : protection de la famille et des revenus d’une part, économie d’impôt d’autre part. Il est recommandé de consulter un expert-comptable ou un conseiller en gestion de patrimoine pour optimiser la répartition entre cotisations prévoyance, cotisations retraite (PER, PERP, loi Madelin retraite) et autres charges déductibles. Pour mieux comprendre la différence entre prévoyance et épargne retraite, consultez cet article sur le PERO.

Adapter ses cotisations en fonction de l’évolution des revenus

Un pharmacien qui débute son activité perçoit des revenus modestes les premières années, le temps de constituer sa patientèle ou de rembourser l’achat de son officine. Il peut alors souscrire un contrat de prévoyance avec des garanties minimales, puis augmenter progressivement le niveau de couverture au fur et à mesure que ses revenus augmentent. La plupart des assureurs permettent de réviser les garanties chaque année, sans examen médical complémentaire tant que l’augmentation reste dans certaines limites (généralement +20 % par an).

Cette souplesse permet de faire évoluer la protection en parallèle de la carrière : un jeune pharmacien de 30 ans sans enfant n’a pas les mêmes besoins qu’un pharmacien de 50 ans avec trois enfants à charge et un crédit immobilier. Le premier privilégiera peut-être les indemnités journalières et la rente d’invalidité, tandis que le second mettra l’accent sur le capital décès et la rente éducation.

Âge Situation familiale Priorité prévoyance Budget mensuel indicatif
30 ans Célibataire, locataire Indemnités journalières, invalidité 50 à 100 €
40 ans Marié, 2 enfants, crédit Capital décès, rente éducation 150 à 250 €
50 ans Marié, 3 enfants, propriétaire Rente conjoint, capital invalidité 200 à 350 €
60 ans Enfants autonomes, approche retraite Invalidité, frais professionnels 100 à 200 €

Conversion des revenus : de brut à net, combien reste-t-il vraiment ?

Un pharmacien libéral ne raisonne pas en salaire brut comme un salarié, mais en bénéfice imposable. Pourtant, pour évaluer le montant des indemnités journalières ou de la rente d’invalidité nécessaire, il faut convertir ce bénéfice en revenu net réellement disponible. Un pharmacien qui déclare 120 000 € de bénéfice annuel ne touche pas 10 000 € nets par mois. Il doit d’abord déduire les cotisations sociales (environ 45 % du bénéfice), puis l’impôt sur le revenu (entre 30 et 41 % selon la tranche), puis les cotisations facultatives (prévoyance, retraite, mutuelle).

Au final, le revenu net disponible se situe plutôt autour de 5 000 à 6 000 € par mois. C’est ce montant qu’il faut protéger en cas d’arrêt de travail ou d’invalidité. Pour mieux comprendre ces mécanismes de conversion, consultez cet article sur la conversion du brut en net, ou celui-ci sur le calcul d’un salaire de 1 850 € brut.

Certains pharmaciens sous-estiment leurs besoins en prévoyance parce qu’ils raisonnent sur leur bénéfice brut. Ils souscrivent alors des indemnités journalières de 200 € par jour, pensant que cela suffit. Mais 200 € par jour, c’est 6 000 € par mois, soit environ 60 % de leur revenu net réel. Ils perdent donc 40 % de leur pouvoir d’achat en cas d’arrêt, ce qui reste difficile à absorber pour une famille avec des charges fixes importantes.

Quelle est la différence entre la CAVP et une prévoyance complémentaire ?

La CAVP est le régime obligatoire de prévoyance et de retraite des pharmaciens libéraux. Elle verse des indemnités journalières limitées (25,81 € à 193,56 € par jour pendant 90 jours maximum), une pension d’invalidité de 16 705 € par an et un capital décès de 25 057,50 €. Une prévoyance complémentaire, souscrite auprès d’un assureur privé, vient compléter ces montants en versant des indemnités journalières jusqu’à 1 000 € par jour, des rentes d’invalidité jusqu’à 30 000 € par mois et des capitaux décès pouvant atteindre plusieurs millions d’euros. Elle permet de maintenir son niveau de vie en cas d’accident ou de maladie.

Combien coûte une prévoyance complémentaire pour un pharmacien ?

Le coût d’une prévoyance complémentaire varie en fonction de l’âge du pharmacien, de son état de santé, du niveau de garanties choisi et de la franchise retenue. Une couverture minimale (indemnités journalières, invalidité, décès) démarre autour de 26 € par mois pour un jeune pharmacien en bonne santé. Une couverture complète avec des garanties élevées peut atteindre 300 à 500 € par mois pour un pharmacien de 50 ans avec des garanties maximales. Les cotisations sont déductibles du revenu imposable dans le cadre de la loi Madelin, ce qui réduit significativement le coût net.

Peut-on souscrire une prévoyance après avoir eu des problèmes de santé ?

Oui, mais l’assureur peut appliquer des surprimes, des exclusions de garanties ou imposer un délai de carence allongé. Il est obligatoire de remplir un questionnaire de santé lors de la souscription et de déclarer honnêtement ses antécédents médicaux. En cas de fausse déclaration, l’assureur peut refuser de verser les indemnités en cas de sinistre. Certains contrats proposent une option de rachat des exclusions, moyennant une surprime de 10 à 30 %, qui permet de couvrir toutes les pathologies sans délai de carence.

Que se passe-t-il si je change de statut professionnel ?

Si vous passez du statut de pharmacien libéral à celui de salarié, votre contrat de prévoyance TNS devient caduc, car il est lié à votre statut de travailleur non salarié. Vous devrez alors souscrire une prévoyance salariale ou bénéficier de celle proposée par votre employeur. À l’inverse, si vous quittez le salariat pour vous installer en libéral, vous devrez souscrire un nouveau contrat de prévoyance TNS. Certains assureurs proposent des contrats évolutifs qui permettent de basculer d’un statut à l’autre sans perdre l’ancienneté ou les garanties acquises.

Quelle est la différence entre prévoyance et mutuelle santé ?

La mutuelle santé rembourse les dépenses de soins (consultations, médicaments, hospitalisation, optique, dentaire) en complément de la Sécurité sociale. La prévoyance, elle, verse des indemnités ou des rentes en cas d’arrêt de travail, d’invalidité ou de décès. Ce sont deux protections complémentaires : la mutuelle couvre les frais médicaux, la prévoyance compense la perte de revenus. Pour en savoir plus, consultez cet article sur la différence entre prévoyance et mutuelle santé.