Le droit de vote est un droit essentiel de l’associé,(‘article L. 225-96 du Code de commerce français qui traite du droit de vote en assemblée générale et précise les conditions dans lesquelles ce droit peut être exercé ou restreint. De même, l’article L. 223-29 clarifie la situation pour les SARL et les articles L. 225-123 et suivants pour les SA.à
permettant sa participation, dans les conditions prévues par la loi et les statuts (ou le pacte d’associé), à la prise de décision au sein de la société.
Le droit de vote s’exerce en proportion de la participation dans le capital social, sauf disposition contraire. Comme tout droit, le droit de vote des associés trouve sa limite dans l’abus.
Le droit de vote s’exerce dans l’intérêt de la société, non celui, personnel, de l’associé. Dans le cas contraire, l’associé peut engager sa responsabilité pour abus de droit de vote.
1. L’abus de majorité.

Lorsque les associés majoritaires exercent leur droit de vote au détriment de la minorité, et contrairement à l’intérêt social de la société, il y a abus de majorité.
Les associés minoritaires lésés peuvent engager la responsabilité des associés majoritaires et obtenir réparation du préjudice subi ainsi que l’annulation de la décision abusive.
L’action en abus de majorité sera intentée sur le fondement des dispositions de l’article 1240 et de l’article 1844–10 du Code civil. Voir aussi : le cas de jurisprudence où la Cour de cassation a annulé une décision prise en assemblée générale jugée préjudiciable pour les minoritaires, comme l’augmentation sélective de capital réservée à certains actionnaires majoritaires
A lire : le droit de vote des associés et la gestion des abus en France
2. L’abus de minorité.
Les associés minoritaires peuvent disposer d’une minorité de blocage qui peut paralyser, dans certaines situations, la prise de décision.
Lorsque l’associé minoritaire commet un abus en bloquant une décision dans l’intérêt social de la société, il se rend coupable d’un abus de minorité.
En cas d’abus de minorité, il est possible de demander la désignation d’un mandataire ad hoc chargé de voter à la place et au nom des minoritaires, en plus d’une action en responsabilité sur le fondement de l’article 1240 du Code civil et de l’annulation de la décision découlant de l’abus de l’associé minoritaire. référez-vous à un cas où une décision cruciale pour la survie de l’entreprise a été bloquée par un petit groupe d’associés, entraînant une action en justice pour la désignation d’un mandataire.
3. L’abus d’égalité.
Lorsque les associés sont égalitaires dans le capital social de la société, la prise de décision peut être bloquée par l’abus de l’un des associés.
L’abus d’égalité est assimilé à un abus de minorité et entraîne le recours aux mêmes sanctions.
une situation où deux associés à parts égales ont abouti à une impasse décisionnelle,
Dans le monde des affaires, il n’est pas rare que deux associés détenant des parts égales dans une entreprise se retrouvent dans une impasse décisionnelle. Cette situation peut survenir, par exemple, dans une société à responsabilité limitée où deux associés détiennent chacun 50 % des parts.
Imaginez une entreprise spécialisée dans le développement de logiciels, co-dirigée par deux associés à parts égales, qui doit décider si elle investit dans une nouvelle technologie prometteuse. Un associé est en faveur de l’investissement, convaincu qu’il positionnera l’entreprise comme un leader du marché, tandis que l’autre est réticent, estimant que les risques financiers sont trop élevés et préfère concentrer les ressources sur l’amélioration des produits existants.
Lorsque les discussions internes et les tentatives de négociation échouent, et qu’aucun des deux n’est prêt à céder, une impasse totale se produit. Sans la possibilité de former une majorité pour prendre une décision, l’entreprise ne peut ni avancer ni reculer, et la paralysie opérationnelle menace sa viabilité.
Dans de telles circonstances, les associés peuvent choisir de soumettre le différend à la médiation, mais si cela échoue ou n’est pas viable, une intervention judiciaire peut être nécessaire. Ils peuvent solliciter un tribunal pour désigner un mandataire ad hoc ou prononcer des mesures spécifiques, comme le stipule l’article 1844-7 du Code civil français qui prévoit la possibilité de dissolution de la société en cas de désaccord paralysant son fonctionnement. Le juge, en examinant l’intérêt social de l’entreprise et les arguments de chaque partie, peut alors prendre une décision qui protégera l’entreprise et ses parties prenantes, parfois en ordonnant la vente de parts, en modifiant les statuts pour résoudre l’impasse, ou en utilisant d’autres mécanismes légaux pour assurer la continuation des opérations commerciales.